Les capteurs connectés permettent aux exploitants agricoles de raisonner les traitements phytosanitaires. Pour produire mieux, en plus grande quantité et pour de meilleurs bénéfices.
Une maladie : la tavelure
La tavelure du pommier nécessite un grand nombre de traitements phytosanitaires, de dix-sept à vingt-cinq par an suivant la région. Pour répondre aux exigences croissantes des consommateurs vis-à-vis de l’usage des pesticides, les metteurs en marché (intermédiaires entre les producteurs et les points de vente) demandent de nouvelles garanties; que ce soit sur les conditions de production que sur les traitements des vergers.
« De dix-sept à vingt-cinq traitements par an suivant la région »
Concrètement, cela se traduit par des contrats labellisés, indexés au nombre de traitements et par des contrôles après la récolte. Ces contrats sont réactualisés chaque année, avec de plus en plus d’exigences vis-à-vis de l’utilisation des pesticides.
Des producteurs s’organisent
Dans ce contexte, des groupes de producteurs s’organisent pour modifier progressivement leurs pratiques. Le but est de limiter les risques économiques pour leurs cultures.
Pour cela, ils ont investi dans des capteurs connectés :
- température,
- durée d’humectation des feuilles,
- hygrométrie de l’air,
- pluviométrie.
Les informations des capteurs sont intégrées dans des modèles de prévision de maladie. Par la suite, les résultats sont partagés dans des systèmes d’information innovants. Ils peuvent exploiter les données des maladies en temps réel à l’échelle d’un bassin de production. Le système distribue des résultats personnalisés aux producteurs et à leurs conseillers en temps réel. L’information est hiérarchisée.
Les conseillers disposent de l’ensemble des informations disponibles pour avoir une vision globale du territoire.
Les étapes de la transformation numérique
La transformation numérique s’applique ici à une échelle collective. Cette opération s’effectue alors en plusieurs phases échelonnées dans le temps.
Elle s’appuie sur un ensemble de technologies suffisamment souples, disponibles, adaptables. Ainsi, la production d’information peut se fondre dans les usages des acteurs et des métiers. Ce processus est également utilisé pour la surveillance de l’irrigation et pour le pilotage de l’irrigation par dendromètre.
Les bénéfices
« Il est commun d’économiser un ou deux traitements par an sans prise de risque sur le plan sanitaire. »
Les phases de transformation du processus de production permettent aux producteurs du territoire de raisonner progressivement leurs applications de pesticides. Ils retardent les premiers traitements. Puis ils réduisent les modalités d’application, voire ils choisissent des types de produits différents. Il est commun d’économiser un ou deux traitements par an sans prise de risque sur le plan sanitaire. Pour une exploitation de cent-cinquante hectares de pommiers, un passage de traitement coûte à l’exploitation environ cinq mille euros. Selon le niveau d’équipement de l’exploitation, l’investissement est rentabilisé en un an à partir de l’investissement initial.
En acquérant une meilleure connaissance des paramètres météorologiques et agronomiques de leurs parcelles, ces outils innovants permettent de mieux répondre aux exigences du marché et de fidéliser durablement les contrats d’achats. Les producteurs disposent également d’un ensemble de données sur le comportement de leurs parcelles qui peut, à plus ou moins long terme, leur permettre de définir de nouvelles stratégies de production et raisonner les traitements phytosanitaires.
[…] Elles permettent une meilleure surveillance de la culture et, dans beaucoup de cas, de réduire les intrants en les appliquant au bon moment. Et surtout, nous appliquons la bonne dose au bon […]